La rhinopharyngite, souvent appelée « rhume » dans le langage courant, est une infection virale très fréquente des voies respiratoires supérieures. Elle touche les muqueuses du nez (rhinite) et de la gorge (pharynx). Généralement bénigne mais gênante, elle se manifeste par un nez bouché, une toux ou une gorge irritée. Découvrez dans cet article complet les conseils de nos pharmaciens IllicoPharma pour soulager efficacement vos symptômes, éviter les récidives et prévenir la transmission.

Rhinopharyngite : causes et solutions

1. Définition et épidémiologie

Le terme rhinopharyngite, parfois remplacé par nasopharyngite ou « rhume banal », désigne l’inflammation simultanée des muqueuses nasales et pharyngées. En pratique, on parle aussi souvent de rhume ou rhinite virale aiguë.

Elle est extrêmement fréquente : un adulte en contracte typiquement 2 à 4 par an, et chez l’enfant, les épisodes peuvent être encore plus nombreux.

Les facteurs favorisant les infections incluent les saisons froides (automne, hiver), la vie en collectivité (écoles, crèches, transport en commun), l’exposition aux polluants atmosphériques, le tabagisme ou encore la sécheresse de l’air ambiant.

 

2. Causes et mécanismes

Agents infectieux

La rhinopharyngite est presque uniquement d’origine virale : les principaux responsables sont les rhinovirus, mais aussi d’autres virus comme les coronavirus, les adénovirus, ou les virus parainfluenza.

Contrairement à une infection bactérienne, l’antibiotique n’a pas d’efficacité sur ces virus.

Mécanismes d’inflammation

Lorsque le virus pénètre dans les voies nasales, il infecte les cellules de l’épithélium respiratoire (nez, pharynx). L’infection déclenche une réaction immunitaire locale : les vaisseaux se dilatent, les muqueuses s’enflamment et produisent davantage de mucus. Cela se traduit par le « nez qui coule », l’obstruction nasale, des démangeaisons ou picotements, et irritations de la gorge.

La mobilité des cils de la muqueuse, qui ont pour rôle d’évacuer les sécrétions, peut être diminuée par la pollution, le tabagisme ou la sécheresse de l’air, ce qui favorise la stagnation des sécrétions et la multiplication virale.

 

3. Symptômes typiques

La rhinopharyngite présente un tableau symptomatique relativement homogène, mais l’intensité et la durée peuvent varier d’un individu à l’autre. Voici les principaux signes :

Signes généraux :

• Une sensation de fatigue, « tête lourde », parfois des frissons ou courbatures.
• Une légère fièvre (rarement > 38-39°C), surtout chez l’enfant.

Signes rhinopharyngés :

• Une gêne, une sensation de brûlure ou de sécheresse dans la zone du rhinopharynx (derrière le nez), des démangeaisons nasales et des éternuements.
 Obstruction nasale (nez bouché), alternant parfois d’une narine à l’autre.
• Écoulement nasal (initialement clair, fluide, puis épaissi, pouvant virer au jaune-verdâtre au cours de l’évolution).
• Parfois, une légère toux (plus souvent tardive), qui peut être sèche ou un peu grasse.
• Des maux de tête ou une sensation de congestion faciale.
• Une gêne au niveau des oreilles (oreilles « bouchées ») ou une pression rétro-auriculaire.
• Chez l’enfant : baisse de l’appétit, irritabilité, ganglions cervicaux parfois palpables.

Un point important : la présence d’un écoulement nasal qui devient plus dense ou coloré (jaune ou verdâtre) n’est pas nécessairement un signe de surinfection bactérienne.

Rhinopharyngite : Symptomes - IllicoPharma

 

4. Durée et évolution

Dans la plupart des cas, la rhinopharyngite est une maladie auto-limitée : elle guérit spontanément sans traitement spécifique.

• La durée moyenne est de 5 à 7 jours, bien que certains symptômes (comme la congestion nasale ou la toux résiduelle) puissent persister jusqu’à 10 jours ou parfois davantage.
• En cas de persistance au-delà de deux semaines, il faut envisager d’autres causes (allergie, sinusite, infection chronique, polypes nasaux) et consulter un professionnel de santé.
• Parfois, la toux peut traîner plus longtemps, jusqu’à trois semaines dans certains cas.

Il est rare que la rhinopharyngite mène à des complications si elle est bien prise en charge, mais il existe quelques cas où une surinfection bactérienne, une sinusite, une otite, ou une aggravation dans le contexte d’un terrain particulier (immunodépression, enfant très jeune) peuvent justifier une vigilance accrue.

 

Rhinopharyngite : Evolution - IllicoPharma

 

5. Prise en charge : soulager les symptômes

Puisque la rhinopharyngite est virale, l’objectif du traitement est symptomatique : soulager la gêne en attendant que le système immunitaire élimine l’infection.

Voici les principales mesures conseillées par nos pharmaciens et préparateurs en pharmacie :

Mesures générales et hygiéno-diététiques :

• Repose, limiter les efforts physiques intenses.
• Boire abondamment (eau, eau + pastilles d’hydratation, tisanes, bouillons) pour éviter la déshydratation, surtout en cas de fièvre.
• Humidifier l’air intérieur (humidité modérée, éviter l’air trop sec).
• Aérer les pièces régulièrement.
• Éviter le tabac et les environnements enfumés/pollués.
• Se moucher régulièrement (avec des mouchoirs à usage unique pour limiter la transmission).

Soins locaux (nez, gorge) :

• Lavages ou irrigations nasales : sérum physiologique, eau de mer isotonique ou hypertonique, plusieurs fois par jour. Cela aide à dégager les voies nasales, éliminer les sécrétions stagnantes et apaiser l’irritation.
• Vaporisations ou sprays nasaux décongestionnants (à utiliser avec prudence, pendant une durée limitée, et sous avis médical dans certaines situations).
• Gargarismes ou pastilles apaisantes pour la gorge (par exemple au miel, aux plantes).
• Inhalations de vapeur (avec précaution), kit ou comprimés effervescents seuls, pour aider à fluidifier les sécrétions.
• Baume pectoral pour contribuer à dégager les voies respiratoires et retrouver un confort (par exemple : celui de Phytosun ArômsPranarôm, le Baume du Tigre Blanc)

Médicaments symptomatiques

• Paracétamol : pour soulager la douleur (maux de tête, gorge) et réduire une fièvre modérée.
• Éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène en cas d’infection virale, sauf avis médical, car ceux-ci peuvent parfois aggraver l’infection ou favoriser des complications.
• Si un décongestionnant nasal est utilisé, respecter les doses et la durée d’utilisation (souvent quelques jours seulement).
• Si une surinfection bactérienne est suspectée (symptômes qui s’aggravent au lieu de s’améliorer, fièvre persistante, douleur localisée, etc.), une consultation médicale est nécessaire et un traitement antibiotique pourrait être envisagé après évaluation.
• Certains utilisent des sirops antitussifs (pour toux sèche) ou expectorants (pour aider à fluidifier la toux productive) selon les symptômes.
• L’homéopathie peut être évoquée dans certaines démarches, mais son efficacité n’est pas prouvée de façon certaine ; son recours doit rester encadré médicalement.

Compléments alimentaires et soutien immunitaire

En complément des mesures symptômatiques certains compléments alimentaires peuvent aider à renforcer les défenses naturelles et à réduire la durée ou l’intensité des symptômes. Ils ne remplacent pas les traitements médicaux, mais peuvent être utiles en prévention, en complément ou dès les premiers signes.

Vitamines C et Zinc : ces micronutriments contribuent au fonctionnement normal du système immunitaire et à la réduction de la fatigue. En cure courtes, notamment en période hivernale ou en cas de fatigue passagère.
Vitamine D : Elle joue un rôle essentiel dans l’immunité et la résistance aux infections respiratoires. Conseillée en automone et en hiver, après avis médical ou pharmaceutique.
• Échinacée, propolis et plantes immunostimulantes : des extraits naturels comme l‘échinacée, le ginseng ou la propolis peuvent soutenir la réponse immunitaire et apaiser les voies respiratoires. A privilégier en cures de prévention ou en association avec une bonne hygiène de vie.
Probiotiques : Certaines souches de probiotiques (notamment Lactobacillus et Bifidobacterium) peuvent aider à renforcer la barrière immunitaire et à réduire la fréquence des infections ORL récédivantes. Idéal en cure de 1 à 2 mois.
• Oligo-éléments et complexes multivitaminés : le cuivre, le sélénium et le magnésium participent également au bon fonctionnement du système immunitaire et à la résistance au stress oxydatif.
• Associations de plusieurs actifs spécifiquement sélectionnés pour soulager naturellement  la rhynopharungite / le rhume. (Humer, RinoRub, L52 Rub Lehning…).

Demandez conseil à votre pharmacien avant de débuter une cure de compléments alimentaires, afin d’éviter les interactions médicamenteuses et de choisir une formule adaptée à votre âge, votre état de santé et la saison.

 

Rhinopharyngite : Traitement - IllicoPharma

 

6. Prévention et limiter la transmission

La rhinopharyngite étant très contagieuse, certaines mesures simples permettent de réduire les risques de propagation, voire de limiter les récidives.

Voici quelques conseils à communiquer (notamment via les pharmaciens de votre pharmacie en ligne IllicoPharma) :

• Se laver fréquemment les mains (avec eau + savon ou solution hydroalcoolique).
• Éviter de se toucher le visage (nez, bouche, yeux) avec les mains non lavées.
• Utiliser des mouchoirs jetables et les jeter après usage.
• Tousser/étouffer ses éternuements dans le creux du coude ou dans un mouchoir.
• Éviter les contacts rapprochés (embrassades, poignées de main, etc.) lorsqu’on est malade.
• Aérer les pièces quotidiennement pour renouveler l’air intérieur.
• En cas de pollution atmosphérique ou d’air sec, utiliser un humidificateur ou surveiller l’hygrométrie intérieure.
• Renforcer les défenses immunitaires par une bonne hygiène de vie : sommeil suffisant, activité physique modérée, alimentation équilibrée, gestion du stress, sevrage tabagique.
• Dans les cas où se présentent des épisodes fréquents de rhumes/rhinopharyngites (forme chronique), envisager un bilan ORL ou allergologique pour détecter des prédicteurs (allergies, adénomes, polypes, etc.).

 

Rhinopharyngite : Virus

 

7. Points de vigilance et complications possibles

Bien que la rhinopharyngite soit en général bénigne, certaines situations imposent une surveillance accrue ou la consultation d’un professionnel de santé :

1. Persistance ou aggravation des symptômes :

Si les symptômes durent plus de 10–14 jours sans amélioration, ou s’aggravent (fièvre élevée persistante, douleur localisée, écoulement nasal unilatéral purulent persistant, etc.), il faut envisager une surinfection ou une pathologie associée (sinusite, otite, infection des voies respiratoires inférieures).

2. Enfants en bas âge ou nourrissons

Chez les très jeunes enfants (< 3 mois), une fièvre ou une difficulté respiratoire justifie une évaluation médicale. Les complications comme l’otite moyenne aiguë ou la bronchiolite peuvent survenir.

3. Terrain à risque

Personnes immunodéprimées, asthmatiques, insuffisants respiratoires ou patients avec pathologie chronique doivent être suivies plus étroitement.

4. Syndrome de Grisel (rare, chez l’enfant)

Une subluxation de l’articulation C1–C2 peut exceptionnellement apparaître après une infection des voies aériennes supérieures. Le diagnostic est difficile et repose sur l’élimination d’autres causes de torticolis fébrile.

5. Confusion avec d’autres infections ou pathologies

En période de circulation du virus SARS-CoV-2, certains symptômes initiaux (fièvre, fatigue, écoulement nasal) peuvent se confondre avec la Covid-19. Un test de dépistage peut être nécessaire selon le contexte épidémique et les symptômes associés.

 

8. Rhinopharyngite chronique / récidivante : que faire ?

Toutes les formes de rhinopharyngite ne sont pas aiguës et isolées. Si les épisodes sont fréquents, prolongés, ou mal résolus, on parle parfois de rhinopharyngite chronique.

Symptômes

Ils sont similaires à ceux de la forme aiguë, mais s’inscrivent dans la durée : nez souvent encombré, écoulement nasal, toux, fatigue légère, sensation de gêne permanente.

Facteurs contributifs

• Allergies (poussières, acariens, pollens)
• Déséquilibres anatomiques (polypes, déviation de la cloison nasale)
• Défenses immunitaires fragilisées
• Environnement pollué ou tabagisme (actif ou passif)
• Stress, fatigue, mauvaise hygiène de vie
• Mauvaise gestion ou automédication inadéquate

Approche

• Faire un diagnostic précis (bilan ORL, allergologique si besoin)
• Traiter les causes identifiées (désensibilisation, chirurgie, etc.)
• Continuer les mesures de prévention et d’hygiène
• Suivi régulier

Rhinopharyngite : Nez gorge tête - Blog IllicoPharma

 

La rhinopharyngite est l’une des affections respiratoires les plus courantes, souvent qualifiée de « rhume banal ». Bien que gênante, elle est dans la grande majorité des cas bénigne et s’améliore sans traitement spécifique. La prise en charge vise principalement à soulager les symptômes (nez bouché, écoulement nasal, maux de gorge, fatigue) à travers des mesures simples : lavages nasaux, hydratation, repos, médicaments symptomatiques, et à limiter sa transmission.

 

Sources : Ameli, Vidal, Santé sur le net