Le 26 avril 2016, l’Autorité de la Concurrence a émis un avis défavorable au projet d’arrêté des bonnes pratiques prévu par le gouvernement concernant la vente en ligne de médicaments sans ordonnance.
Pourquoi cet avis défavorable ? Illicopharma, pharmacie en ligne, passe en revue la réponse de l’Autorité de la Concurrence.
De nouvelles règles pour la pharmacie en ligne
Alors que les pharmacies en ligne avaient pour but de faciliter l’accès au médicament, elles se trouvent à nouveau confrontées à toute une série de mesures discriminatoires, rendant difficile leur exercice. En voici quelques exemples.
mise en place d’un nouveau questionnaire santé. « Nouveau » car un tel questionnaire est d’ores et déjà obligatoire pour chaque commande, afin de sécuriser la vente en ligne de médicaments sans ordonnance. Mais avec le nouvel arrêté, celui-ci serait beaucoup plus poussé (résultats d’analyse, diagnostic du médecin…), à tel point qu’on se demande où est la limite du secret médical !
Pour protéger le patient, la pharmacie en ligne est déjà plus sûre qu’une officine puisque chaque commande apporte nom et adresse du patient, que l’on peut donc très facilement recontacter si nécessaire. Les pharmacies en ligne sont ainsi les seules à pouvoir effectuer des rappels de lot sur des médicaments sans ordonnance.
obligation pour le cyberpharmacien pour chaque nouvelle commande d’un même médicament de demander au préalable au patient son avis sur sa dernière commande, la présence éventuelle d’effets indésirables etc. Doit-on rappeler que n’est autorisée que la vente en ligne de médicaments OTC ?
Quelles conséquences ?
De telles réglementations ne facilitent pas le travail des cyberpharmaciens. Mais elles rendent la vente en ligne également plus contraignante pour les patients.
> Pour les pharmacies en ligne : contraintes supplémentaires et discriminatoires par rapport à la vente en officine. Pourtant, une pharmacie en ligne doit obligatoirement dépendre d’une pharmacie physique, dont elle est le prolongement. Dès lors, pourquoi imposer de telles différences entre les deux ?
> Pour les patients : baisse de l’intérêt de la vente en ligne, qui procurait jusqu’à présent un accès jugé rapide, facile et confidentiel.
> Pour le système de santé français : à vouloir être trop restrictif (sous le prétexte d’une meilleure protection du patient), on risque d’empêcher le développement des pharmacies en ligne françaises et donc de favoriser le recours à des pharmacies en ligne étrangères qui ne sont pas soumises à de telles règles et sur lesquelles on ne peut exercer de contrôle. Indirectement, on risque aussi de faciliter la voie des contrefaçons de médicaments, alors que le circuit français du médicament est extrêmement sûr. Ce qu’il faut aussi savoir c’est que les sites de vente en ligne sont des moyens pour permettre aux patients d’accéder aux médicaments à un tarif plus bas, mais également de bénéficier d’une meilleure information sur les prix réels des médicaments comme l’indique le portail en ligne du quotidien Le Figaro.
L’Autorité de la Concurrence estime que les pharmacies en ligne correspondent à l’évolution du métier de pharmacien, qu’elles permettent de « dynamiser et moderniser ». Avec ce nouveau projet d’arrêté, c’est tout le contraire qui risque de se produire.
IllicoPharma rejoint donc l’avis de l’Autorité de la Concurrence en jugeant ce projet d’arrêté trop restrictif, contraire à l’intérêt des patients et des pharmaciens. Il serait nécessaire d’autoriser les pharmacies en ligne à disposer de locaux supplémentaires et de leur permettre d’effectuer de la publicité.
Sources : autoritedelaconcurrence.fr ; bfmbusiness.bfmtv.com