La ministre en charge de la Santé, Marisol Touraine s’est de nouveau exprimée contre la vente des médicaments en grande surface.
En effet, proposer la vente des médicaments en grande surface va à l’encontre des objectifs de santé publique : lutter contre les interactions médicamenteuses et limiter la consommation de médicaments.
Avec 23 000 pharmacies réparties sur l’ensemble du territoire français, la concurrence existe déjà. L’ouverture du monopole pharmaceutique aurait un effet très limité sur le pouvoir d’achat des Français puisqu’on estime que cela entrainerait, au mieux, une économie de 4€ par Français et par an. Par contre, 5000 pharmacies risqueraient de disparaitre laissant apparaitre des déserts officinaux notamment dans les campagnes.
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Une baisse des prix, vraiment ?
Il faut rappeler que le niveau de prix en France des médicaments conseils est inférieur de 50 % à l’Allemagne, de 40 % à l’Italie et de 20 % à l’Espagne (2ème observatoire européen sur l’automédication en 2013). Alors, permettre la vente des médicaments en grande surface fera-t-il baisser les prix? Rien n’est moins sur ! Par contre, permettre la vente de médicaments en dehors des pharmacies, c’est encourager la consommation de médicaments.
On peut s’interroger sur la pertinence d’une telle volonté alors que les Français sont déjà les plus gros consommateurs de médicaments. Cela va notamment à l’encontre des expérimentations en cours visant à délivrer les médicaments à l’unité pour diminuer la consommation et améliorer l’observance. Rappelons enfin que les interactions médicamenteuses sont responsables de 8000 décès chaque année.
Les médicaments en grande surface : l’exemple de la Suède
Tabacs, stations services, supermarchés…depuis cinq ans, les Suédois peuvent acheter du paracétamol un peu partout. La Suède vient de faire marche arrière concernant la vente libre de paracétamol. Disponible dans les commerces du pays scandinave depuis 2009, le nombre d’intoxications au paracétamol a fortement augmenté. A tel point que le gouvernement a décidé de limiter à nouveau l’autorisation de vente de ce médicament aux seuls pharmaciens. L’information a été révélée aujourd’hui par le Journal International de Médecine.
Pour le cas de la Grande-Bretagne et des États-Unis, le paracétamol est depuis longtemps en vente libre, et ce, dans des conditionnements de grand volume comme l’explique le site du magazine d’actualité Le Point.